Cité Blanche Gutenberg

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En sol mineur

Monsieur Copé, avec votre dernière sortie, en chef de file d’une droite décomplexée, on peut dire que vous n’avez pas inventé le fil à couper le beurre (sic). Chez vous, les idées nouvelles ne font pas légion. Et on peut même ajouter que vous manquez carrément d’ingéniosité.

Quel objectif vous anime donc, monsieur Copé, pour mettre sur le tapis une idée… au ras du sol ?

Il est vrai que vous n’en êtes pas à votre premier coup d’essai. Cette énième tentative vous permet d’occuper la scène. C’est gagné !

Mais voyez-vous monsieur Copé, ce n’est pas tant l’idée elle-même qui m’interpelle. En effet, la remise en cause partielle du droit du sol peut se discuter pour les étrangers sans papier. En tout cas, on peut en débattre. On peut même comprendre que la France souhaite accueillir moins d’étranger. Mais ce sont plutôt vos agissements et vos resquilles. Ils me dérangent. Tout comme votre course à l’échalote avec le Front National. Soyez vous-même. Vous verrez… vous y gagnerez.

Du coup, avec cette apostrophe, j’en viens à me poser des questions. A savoir, quelle sera la prochaine étape ? La France aux Français ?

Monsieur Copé, vous qui êtes petit-fils d’immigré Roumain, quel mérite et quel honneur avez-vous à être Français ? Aucun. Vous avez eu de la chance. Tout comme moi. Tous les deux, nous n’avons rien fait de spécial pour mériter cette chance. Si ce n’est d’être là au bon endroit… c'est à dire... en France.

Et au-delà de votre démagogie avec les idées du Front National, vous évoquez chez moi un thème qui m’est cher… l’intégration.

Quel modèle d’intégration souhaitez-vous ?

Avec vous monsieur Copé, je ne sais pas vers quelle société modèle nous allons. Quel sera le critère pour être (un vrai) Français. A combien de génération faudra-t-il remonter ? Quelle richesse du vocabulaire faudra-t-il avoir ? Faudra-t-il, comme pour entrer dans les grandes écoles, organiser un concours pour réussir son passage vers la nationalité française… avec un sans-faute en dictée ? Faudra-t-il changer de prénom et de nom de famille ? Faudra-t-il renier ses origines ?

En vous écoutant, c’est à chaque fois un encouragement supplémentaire à la désintégration. Vous contribuez à l’exacerbation de la peur. La peur du (bon) français envers l’étranger, jusqu’à ne plus savoir ce qu’est un citoyen français. Vous aurez distingué la nuance.

La France devrait avoir d’autres priorités que celle de diviser les citoyens. Notre pays a moins besoin d’idées populistes que de solutions généreuses.  A vous suivre, on risque de faire basculer la France dans un modèle qui n’a jamais été le sien. C’est l’héritage français que vous allez mettre à la trappe.

On est loin d’une bavure intellectuelle [expression chère au Front National], mais de grâce monsieur Copé, arrêtez de courir derrière madame Le Pen. Vous donnez l’impression d’être à la dérive, à moins que… cela soit votre cap, tout bonnement. Vous savez, à trop vouloir imiter la démarche des autres, on finit par perdre la sienne. Et finalement, on en vient à être à côté de la plaque.

 

Djamel SELMET



26/10/2013
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