Cité Blanche Gutenberg

Cité Blanche Gutenberg

Toute la ville pleure Abdenbi

Treize jours après avoir été atteint d’une balle en plein abdomen, Abdenbi GUEMIAH succombe à ses blessures, le 6 novembre 1982. Bouleversée par cette terrible nouvelle,  la cité blanche toute entière est plongée dans une profonde tristesse.

 

Dès le lendemain, plus de deux mille manifestants, composés d’habitants de la cité, de parents, d’amis de Abdenbi, de camarades de classe, de professeurs et d’anonymes organisent dans la ville une spectaculaire marche silencieuse. Malgré la colère palpable, l’impressionnante vague humaine rend un hommage à Abdenbi dans la dignité au cri de « plus jamais ça ! ».

 


 

 Des visages dignes et pleins d'émotion

 

Alors que la manifestation bat son plein sous une pluie sans discontinue, François AUTAIN, Secrétaire d’Etat chargé des travailleurs immigrés, se rend à la cité Gutenberg. A l’issue de sa rencontre avec la famille GUEMIAH, le ministre se distingue par deux déclarations fortes en symboles. Tout d’abord, il condamne sans détour l’auteur des coups de feu : « Abdenbi a été abattu de sang froid parce qu’il a commis le crime d’être jeune et arabe ».  Alors qu’il déambule les allées de la cité aux côtés du Préfet des Hauts-de-Seine et du Maire Yves Saudmont, il annonce aux nombreux  journalistes présents la mise en place d’une mission d’étude chargée de la résorption des cités de transit, avec à sa tête François Lefort, prêtre-médecin connu de toutes les familles de la cité.

 

Au centre, le Ministre François Autain 

 

Un ultime hommage est rendu par les lycéens et professeurs du lycée Joliot-Curie où Abdenbi avait passé son baccalauréat. C’est un cortège silencieux composé de plusieurs centaines de jeunes personnes qui se rend  jusqu’à l’endroit même où a été perpétré l’odieux crime. En signe d’adieu, une immense gerbe de fleurs rouges,  ornée du portrait de Abdenbi,  est posée contre la façade grise et austère du bâtiment où vécu Abdenbi.

 

 Cortège de lycéens de Joliot-Curie

 

A travers ces rassemblements, c’est toute une ville qui crie silencieusement sa colère. A travers ces défilés, c’est toute une jeunesse qui se sent concernée par cet attentat raciste qui coûta la vie à un jeune étudiant du même âge. A travers ces mobilisations massives, c’est toute une communauté unie et solidaire qui grave à jamais la mémoire de Abdenbi dans son cœur.  

 

 

Mohamed SELMET

 

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21/10/2012
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