Cité Blanche Gutenberg

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Souvenirs de...


Souvenirs de la cité des Marguerites

Ouvrez le grand livre de vos souvenirs !

 

 

Vous avez habité la cité des Marguerites ? Vous avez donc fait partie de son histoire.


Racontez-nous vos anecdotes, vos récits, vos expériences.

 

Donnez libre cours à vos souvenirs.

 

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04/12/2012
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Que reste-t-il de mes souvenirs d’école (du Petit Nanterre) ?

Que reste-t-il de mes souvenirs d’école (du Petit Nanterre) ?

 

Pour nombre d’entre nous, elles sont loin les années de l’école primaire. Ce temps où nous avons tous assimilé des choses aussi fondamentales que la lecture, l’écriture, les bases de calcul ainsi que les rudiments d’un comportement social et citoyen.

Après les classes de maternelles passées à l’école Voltaire (école de secteur des bidonvilles de la rue des prés) j’ai découvert -en 1971- l’école primaire du petit Nanterre, située au 210-212 avenue de la République, inaugurée en 1902. La mixité à l’école n’avait pas encore droit de cité dans les mœurs françaises (devenue obligatoire dans toutes les filières qu’en 1975, avec la loi Haby).

 

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Dans un petit coin de ma tête, vibre encore les notes stridentes de la sonnerie que le directeur de l’école Mr Bruni activait chaque matin afin de retenir l’attention de tous les élèves. Elle nous invitait fortement à nous mettre en rang par deux, à la l’emplacement de nos classes respectives.

 

image 2.pngCrédit : Jean-Claude Schoumaker

Une fois en classe, au plancher usé et grinçant, au haut plafond et aux fenêtres immenses dont certaines données sur la cour, on retrouvait l’estrade sur laquelle se trouvait le bureau en chêne de l’institut, avec derrière, le tableau noir qui ornait le mur, les craies et la brosse en feutre étaient soigneusement posées à proximité d’une imposante armoire en merisier.

Devant le bureau, point cardinal pour tous les élèves, étaient alignées (à la queue leu leu) des rangées de tables de bois (pupitre légèrement incliné) -marquées par les assauts du temps- sur lesquelles diverses inscriptions étaient gravées au stylo, voire peut-être même au compas par les marmots, depuis devenus grands.

 

image 3.pngCrédit : Jean-Claude Schoumaker

 

Au mur, étaient affichés la carte de France avec les reliefs, les fleuves et les départements, les tables de multiplication et de division, un squelette reconstitué…tout le nécessaire pour recevoir une bonne instruction.

 

image 4.pngCrédit : Jean-Claude Schoumaker

 

La matinée était souvent consacrée à la dictée, à la grammaire, à la conjugaison. Puis vers 10 heures, venait le temps de la récréation dans cette « immense » cour recouverte de bitume et parsemée de jeunes platanes. On se dégourdissait les jambes en jouant à saute-mouton, à la marelle, aux billes, aux osselets quand ce n’était pas à la bagarre.

 

image 5.jpgCrédit : Jean-Claude Schoumaker

 

image 6.pngCrédit : Jean-Claude Schoumaker

 

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Crédit : Jean-Claude Schoumaker

 

Aussi, toujours pendant ce moment de pause, nous poussions parfois notre curiosité jusqu’à poser nos yeux derrières les carreaux des fenêtres donnant sur le préau ou la salle des instituteurs. En effet, pendant que les élèves gambadaient, courraient, sautaient, s’égosillaient…, les « professeurs des écoles » -comme l’on dit aujourd’hui- sirotaient un café noir bien chaud ou grillaient une cigarette.

 

image 7.pngCrédit : Jean-Claude Schoumaker

 

image 8.pngCrédit : Jean-Claude Schoumaker

 

Après la récréation, c’était place au calcul (particulièrement mental) et à la résolution des problèmes (raisonnement, solution, résultat). Autant de moments de solitude et d’angoisse pour certains.

 

image 9.jpgCrédit : Jean-Claude Schoumaker

 

Voilà venu le moment du repas de midi. Il y avait ceux qui rentraient à la maison se rassasier de bons plats préparés par nos chères mères et les autres (demi-pensionnaires), rassemblés dans le préau servant à la fois de réfectoire mais aussi de salle de gymnastique (grimper à la cordes), de projection de films (Crin-Blanc) et en fin d’année, de lieu de cérémonie, à l’occasion de la remise des prix.

 

image 10.pngCrédit : Jean-Claude Schoumaker

 

image 11.pngCrédit : Jean-Claude Schoumaker

 

Lors de ces moments de restauration collectifs, nous nous soucions davantage de notre âge du jour que des contenus qui allaient composer notre menu. Tout juste installé sur le banc, chaque enfant avait les yeux rivés sur son verre transparent pour découvrir le nombre inscrit dans le fond du récipient et qui, l’espace d’un instant, faisait qu’il avait vieilli ou rajeuni d’un jour sur l’autre.

 

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L’après-midi, on attaquait selon les jours l’histoire et la géographie ou les sciences naturelles (la pousse d’un haricot dans un coton humidifié). Enfin, on terminait souvent la journée de classe par la récitation (Verlaine, Prévert, Carême, Jammes…), le chant (colchique dans les prés) ou les travaux manuels (macramé, poupée de chiffon, poterie...).

Au beau jour, nous avions souvent « plein-air », une appellation qui sous-entendait des activités ou des jeux en extérieur (balle au prisonnier, épervier, jeu du foulard, jeux de ballon, gymnastique…).

 

image 13.pngCrédit : Jean-Claude Schoumaker

 

image 14.pngCrédit : Jean-Claude Schoumaker

 

A 16 h 30, la cloche retentissait pour la sixième et dernière fois de la journée. Il était temps de quitter cet espace de transmission du savoir, protégé par des façades de briques ocres et précieusement gardés par la gardienne Madame RALU. Une fois dehors, il fallait redescendre ou remonter l’avenue de la République, ce grand axe routier revêtu de gros pavés, pour retrouver -une majorité d’élèves de ce groupe scolaire y habitait- l’univers des cités de transit (Gutenberg, Grands Prés, Margueritte, Castors, Pont de Bezons).

 

image 15.pngCrédit : Jean-Claude Schoumaker

 

Evidemment, les journées scolaires des filles étaient rythmées de la même façon. Seul un mur séparé nos classes respectives.

 

image 16.pngCrédit : Jean-Claude Schoumaker

 

J’ai oublié de préciser que le jeudi était jusque-là jour de congé de la semaine pour l’école primaire. L’expression « semaine des quatre jeudis », dont Patrick Topaloff fit une chanson célèbre, perd sa pertinence en 1972 lorsque le mercredi devint le jour de repos hebdomadaire pour les élèves.

L’ORTF tire les conséquences de ce changement. Les émissions pour la jeunesse passent du jeudi au mercredi après-midi (« L’autobus à impérial », « Les amis de zorro »…). Certaines émissions cultes sont déplacées du mercredi soir au mardi soir comme « La piste aux étoiles » et « Les dossiers de l’écran ». 

Enfin, je laisse à mon cher ami Guendouz le soin et le plaisir de nous présenter tous ces mouflets…si et seulement si, cette photo lui rappelle quelques souvenirs.

 

image 17.pngCrédit : Jean-Claude Schoumaker

 

Même si l’école du Petit-Nanterre est rasée depuis longtemps du paysage local, il est temps pour moi de refermer la fenêtre de souvenirs gravés pour toujours dans ma mémoire.

 

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Mohamed SELMET


20/09/2015
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Gelées d'hiver

Me voilà de retour pour une nouvelle histoire.

A l'époque du bidonville les saisons étaient à mon avis, bien distinctes : au printemps le timide soleil et la pluie unissaient leur talent pour faire bourgeonner la nature, en été le soleil réchauffait la terre et les hommes, en automne la pluie reprenait le contrôle du ciel et quand l'hiver montrait le bout de son nez le froid s'installait. Un froid qui provoque la goutte au nez et qui fait grelotter de l'intérieur.

Pendant ces périodes hivernales nous portions un intérêt très particulier à un élément qui nous était indispensable. Certains soirs, on scrutait le ciel pour essayer de prévoir le temps du lendemain et surtout pour pallier les gelées nocturnes. Notre élément, sensible aux basses températures, trônait dans la cour. Nous lui enroulions des vieux pulls autour de la tête et le long du corps. Lui, d'habitude si fin se retrouvait ficelé et bien emmitouflé, il ne fallait surtout pas qu'il gèle pendant la nuit. En le protégeant ainsi, on préservait notre bien-être.

Je ne vais pas vous faire languir plus longtemps, je pense que vous aviez deviné que je parlais du ROBINET D'EAU.

Dans la cour, à côté de la porte d'entrée, un tuyau sortant de terre et coiffé d'un robinet tout simple. La « sekaya » était une grande préoccupation de l'hiver.

Au petit matin, notre premier réflexe: vérifier si (la sekaya) le robinet avait passé une bonne nuit. Une hantise, ne pas voir l'eau jaillir de sa bouche, ce qui arrivait quand le mercure descendait au-dessous de zéro. Alors commençait pour nous une tache pénible : faire chauffer l'eau stockée la veille en prévision, la verser sur le robinet pour qu'elle s'écoule doucement jusqu'à sa base. Recommencer l'opération plusieurs fois, et malgré nos mains gelées on pouvait voir sur nos visages un grand sourire de satisfaction, quand se libérant de sa prison de glace, l'eau jaillissait.

Aujourd'hui le robinet d'eau est présent dans la cuisine, la salle de bain, les toilettes nous ne lui portons aucune attention particulière. C'est normal il fait partie de nos habitudes. Eau chaude, eau froide… un seul geste, c'est si facile.

Il fut un temps où… Mais c'est une autre époque.

Rkia Souni


13/12/2014
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Notre amie la pluie

Par la fenêtre, je regarde tomber la pluie, je l'entends à peine. C'est normal ce sont des fenêtres double vitrage.

Il est lointain le temps où la pluie d'automne faisait partie, en quelque sorte, de notre vie.

On vivait avec elle, ou plutôt elle vivait avec nous. Certains jours, elle passait rapidement nous dire un petit bonjour. Cela ne nous gênait pas. Elle était la bienvenue. Comme l'oxygène salutaire, respiré pendant une balade en forêt, l'averse nettoyait l'atmosphère et notre bidonville reprenait des couleurs. Mais cela se gâtait, quand elle décidait de prolonger sa visite. Elle changeait notre vie, la rendant plus difficile.

Toutes nos commodités se trouvaient dans la cour : les toilettes, l'unique robinet d'eau, le bois et le charbon du chauffage. Pour des familles, la cuisine entière se situait dans la cour. Notre existence se vivait à ciel ouvert.

Les jours où la pluie refusait de nous quitter, nous étions un peu malheureux. Elle nous obligeait à faire nos tâches précipitamment pour ne pas être trempés. Pendant ces périodes pluvieuses, il y avait plus de réunion féminine aux portes des maisons ni de rire et de chamaillerie d'enfants, seul le chant de la pluie se faisait entendre. Elles étaient longues ces journées où chaque famille se tenaient confinée dans les minuscules logis. On essayait de s'occuper jusqu'à la prochaine sortie furtive dans la cour.

Les cuisinières à charbon étaient poussées au maximum comme les machines d'un bateau qui ne veut pas sombrer au fond de l'océan en furie.

La chaleur qu'elles dégageaient nous permettait de continuer à vivre malgré tous les tracas causés par la pluie.

Pendant toutes ces années, les gouttes tombées du ciel venaient frapper sur nos toits de fortune. Des flips flops qui devenaient des toc-toc insistants et qui finissaient en plouf-plouf dans un seau à l'intérieur de la baraque.

Notre amie la pluie partageait avec nous ces moments autour du feu, ces instants où l'être se sentait humain.

A bientôt pour une autre histoire.

 

Rkia Souni


19/11/2014
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Souvenirs de la cité Gutenberg

Ouvrez le grand livre de vos souvenirs !

 

Vous avez habité la cité Gutenberg, alias la cité blanche ? Vous avez donc fait partie de son histoire.

 

Racontez-nous vos anecdotes et vos récits.

 

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17/12/2012
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